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Qui veut rafraîchir sa ville ? “ est une société à mission, créée à Lyon en 2023, dont l’objectif est de répondre au défi climatique urbain par l’aquapuncture. Jean-Marc Bouillon, paysagiste et co-fondateur de la structure, explique le bien-fondé d’une technique destinée en grande partie au monde de l’entreprise.  

 

Adapter les villes au réchauffement climatique ne nécessite pas nécessairement d’énormes projets, mais une multitude de microprojets que nous appelons aquapuncture.

Jean-Marc Bouillon, Co-fondateur Qui veut rafraîchir sa ville

 

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Retranscription texte

Bonjour à toutes, bonjour à tous, et bienvenue dans cet entretien économique où nous allons parler aujourd’hui d’écologie avec mon invité, Jean-Marc Bouillon. Bonjour. Vous êtes l’un des cofondateurs d’une entreprise qui s’appelle « Qui veut rafraîchir sa ville », tout un programme. Avant de développer la technique, les objectifs, etc., Jean-Marc, ce qui est important parce que le sujet est très vaste, c’est d’abord de nous dire en quelques mots ce qu’est votre entreprise et pourquoi vous l’avez créée.

 

Intégrale

Jean-Marc Bouillon : Alors, notre entreprise « Qui veut rafraîchir sa ville », comme dans ces nouveaux noms qu’on donne aux sociétés qui annoncent la promesse, a pour but d’accélérer l’adaptation de nos villes au réchauffement climatique parce qu’il y a une véritable urgence. C’est une société lyonnaise qui a été créée assez récemment, le 23 décembre 2023, juste avant Noël.

Présentateur : Juste avant Noël, et donc c’est une société à mission, une SAS à mission, créée par trois cofondateurs : Thomas Lescur, Élourdeau, et moi-même. L’écologie est un sujet vaste, donc dans quel domaine précis intervenez-vous ?

Jean-Marc Bouillon : Nous voulons agir sur les conséquences du réchauffement climatique. Devant l’ampleur de la tâche, nous avons choisi une mission : essayer de faire en sorte que nos villes dysfonctionnent moins en raison du réchauffement climatique. Par exemple, les récentes fortes pluies mettent à mal les réseaux d’assainissement, provoquent des débordements et des gonflements d’argile qui fissurent nos bâtiments. Nous voyons aussi des élus contraints de couper l’eau pour l’artisanat ou le maraîchage, impactant notre bien-être et l’activité économique. Nous sommes spécialisés dans l’aquaponcture.

Présentateur : Pouvez-vous nous donner une définition de l’aquaponcture ?

Jean-Marc Bouillon : L’aquaponcture est la contraction entre « Aqua » (l’eau) et « acupuncture ». Cela signifie que l’eau joue un rôle essentiel et que ce sont des petites interventions. Adapter les villes au réchauffement climatique ne nécessite pas nécessairement d’énormes projets, mais une multitude de microprojets que nous appelons aquaponcture.

Présentateur : Comment cela fonctionne-t-il ?

Jean-Marc Bouillon : Il y a un côté très low-tech et un côté high-tech. Côté low-tech, au lieu de traiter l’eau comme un déchet, nous la considérons comme une ressource. Nous coupons la gouttière avant qu’elle ne disparaisse dans le sol, faisons ruisseler l’eau en surface vers un espace vert de proximité pour qu’elle s’infiltre doucement, créant des conditions propices pour planter des arbres. Côté high-tech, nous utilisons des algorithmes de lecture des pixels des photos aériennes pour analyser la surface imperméable et perméable des parcelles cadastrales. Nous avons développé un indice d’aquaponcture pour qualifier chaque parcelle et déterminer sa facilité à recevoir un point d’aquaponcture.

Présentateur : Y a-t-il encore besoin de pédagogie dans ce domaine ?

Jean-Marc Bouillon : Absolument, oui. Comme dans toute transition, il y a un point de départ et un point d’arrivée, avec du temps pour le faire. Nous commençons par convaincre les convaincus, notamment dans le monde de l’entreprise, et nous sommes persuadés que beaucoup de chefs d’entreprise sont déjà convaincus qu’il faut agir. Mais il faut aussi convaincre le monde de l’ingénierie, des travaux publics, les élus, et même les particuliers.

Présentateur : Qui sont les entreprises qui adhèrent à votre projet à Lyon ?

Jean-Marc Bouillon : Nous avons réuni une soixantaine d’entreprises pionnières à Lyon, de toutes tailles, des petites entreprises aux grands groupes. Tout le monde est concerné, car chacun a des points d’aquaponcture sur ses lieux de vie, qu’il s’agisse de propriétés individuelles, de sièges sociaux ou d’associations.

Présentateur : Vos projets s’étendent-ils au-delà de Lyon ?

Jean-Marc Bouillon : Oui, nous avons des ambitions nationales. Nos premières filiales seront à Angoulême et Laval, et d’autres villes comme Blois, Dijon, Angers, et Mulhouse montrent de l’intérêt. Nous prévoyons deux filiales cette année, cinq l’année prochaine, et sept de plus chaque année suivante.

Présentateur : Comment allez-vous mobiliser le monde professionnel ?

Jean-Marc Bouillon : Nous nous faisons aider par une agence de publicité, Publicis, et organisons des dîners partenaires et investisseurs pour réunir les entreprises pionnières. Nous lancerons aussi une opération de crowdfunding pour mobiliser la société civile et le monde de l’économie.

Présentateur : Quelle actualité vous a marqué récemment ?

Jean-Marc Bouillon : J’ai été invité à la remise des prix du meilleur apprenti de France à Lyon, où j’ai remis des prix pour les catégories de paysagistes et de fleuristes. Voir ces jeunes talents, porteurs d’espoir, est enthousiasmant et nous donne l’énergie pour continuer notre mission.

Présentateur : Merci Jean-Marc Bouillon d’être venu sur notre plateau.

Jean-Marc Bouillon : Merci beaucoup, c’était un plaisir.

Merci à vous de nous avoir suivis. Retrouvez l’émission sur notre site internet, notre chaîne YouTube et nos réseaux sociaux. Passez une excellente journée et à bientôt.