Après la destitution de Nathalie Perrin-Gilbert de la Culture à Lyon, c’est Audrey Henocque, 1ère adjointe qui reprend la délégation
Le psychodrame est terminé. Lors du conseil municipal du jeudi 30 mai l’on a pu savoir qui reprenait la délégation de Nathalie Perrin-Gilbert (NPG), précédemment adjointe à la Culture, destituée « pour « rupture de confiance » par le maire, Gregory Doucet qui a donc fini de se séparer dans la douleur de son électron libre.
C’est la très loyale 1ère adjointe, Audrey Henocque déjà dotée d’une forte délégation qui voit encore son poids-politique peser un peu plus.
En plus des Finances et des Grands Evènements, c’est elle donc qui reprend la Culture. Et il faut savoir que la culture et le patrimoine sont le deuxième budget de la municipalité écologiste : une nécessité pour une ville de dimension européenne comme Lyon qui doit pouvoir rayonner culturellement à travers son Opera son Auditorium et son orchestre symphonique, sa Maison de la Danse, etc.
Qui est-elle ?
Elle devrait donc devenir l’adjointe, de loin, la plus occupée.
Mais qui est-elle ? A 43 ans, mère de deux enfants, devenue hémiplégique à l’âge de 15 ans à la suite d’un accident de voiture, cette forte bosseuse, diplômée de Science-Po Grenoble, fonde à 20 ans avec son frère l’association ALARME (Association Libre d’Aide à la Recherche sur la Moelle Epinière). Ce n’était que le début d’un engagement associatif qui la mènera sur la liste écologiste de Fanny Dubot dans le 7e arrondissement, puis sur celle de Grégory Doucet.
Au sein de l’exécutif au début du mandat, Audrey Hénocque était assurément celle qui avait le plus d’expérience en matière de collectivités territoriales au sein de l’équipe municipale : elle a été directrice des ressources humaines au Département du Rhône à l’âge de 26 ans. Elle a ensuite été administratrice territoriale à la Métropole de Lyon , ainsi qu’à la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
On comprend donc mieux le poids qu’elle est en train de prendre au sein de l’exécutif.
Néanmoins pour l’épauler, le remaniement municipal a appelé d’autres changements dans l’organigramme de la mairie : Grégory Doucet lui adjoint deux « secrétaires d’État ». Le socialiste Emmanuel Giraud s’occupera de « l’éducation artistique et culturelle » et des « droits culturels ». Et Adrien Drioli, qui a quitté le groupe Lyon en commun et pris ses distances avec Nathalie Perrin‐Gilbert pendant le psychodrame, devient conseiller délégué à « l’achat public responsable » et aux « nouvelles ressources ».
Quid du musée Guimet ?
Reste que Audrey Henocque va rapidement devoir faire face à de grands défis, et rassurer un monde de la culture secoué par les bisbilles internes à l’exécutif.
Et clarifier notamment un dossier d’avenir pour Lyon : le devenir du musée Guimet. Son non maintien dans le giron de Lyon était pour NPG un casus belli.
Il avait été même envisagé par la mairie, vu l’importance des travaux à entreprendre pour sa réhabilitation, de s’en séparer.
Quelle décision sera in fine prise concernant ce musée quasi-abandonné depuis quinze ans auquel les Lyonnais sont très attachés ?
Reste aussi, conséquence de cette crise, qu’avec la révocation de Nathalie-Perrin Gilbert, Gregory Doucet se retrouve aussi avec désormais face à lui une opposante de poids, par ailleurs excellente oratrice.
C’est ce qu’elle a laissé entendre lors de son discours de départ de sa fonction d’adjointe à la Culture, très attendu lors du dernier conseil municipal : « Je ne suis pas une femme triste ou en colère et encore moins abattue si quelqu’un avait un doute, voire un espoir. Je vais aller partout dans la ville, à la rencontre des Lyonnais, et les écouter vraiment. Les Lyonnais savent qu’ils peuvent compter sur moi pour porter leur voix dans cette assemblée jusqu’en 2026 … et, je le souhaite, au-delà. »
NPG ne cache pas son désir de briguer la mairie lors des prochaines élections municipales…