Brice Robert : le dernier des grands indépendants
Brice Robert a fêté l’année dernière les trente ans de la société qu’il a créée en 1981 et qui constitue désormais le dernier cabinet indépendant de taille, spécialisé dans l’immobilier d’entreprise. Il détient près de 20 % de part de marché. Les secrets de cette belle longévité : de grosses transactions, mais aussi une politique de niches, un fort ancrage régional, mais aussi un important réseau national-Arthur Loyd-qu’il a contribué à créer et à développer.
Revenant du Brésil où il a accompagné un promoteur lyonnais, avant de se rendre au SIMI à Paris, Brice Robert est particulièrement guilleret. « Ça fait du bien de voir un marché qui explose, où les gens sont dynamiques, ça m’a particulièrement réjoui. C’est vrai qu’entre le Brésil et la France, en matière d’immobilier, le retour est difficile, c’est le jour et la nuit… »
Face aux grands cabinets internationaux anglo-saxons, il ne reste plus qu’un grand indépendant dans le Grand Lyon : lui. Le 30 juin 2011, à Reyrieux près de Lyon, le patron lyonnais fêtait les trente ans de la société qu’il dirige-Brice Robert Arthur Loyd-entouré de ses collaborateurs, de ses associés et de près de quatre cents acteurs économiques et institutionnels lyonnais.
Trois décennies après sa création, le groupe Brice Robert figure toujours parmi les principaux acteurs de l’immobilier d’entreprise en Rhône-Alpes : il emploie vingt-cinq collaborateurs qui réaliseront cette année 4,7 millions d’euros HT d’honoraires de transactions.
« Une société régionale peut marquer ses compétences et sa compétitivité face à des grands groupes internationaux, en jouant la pertinence du marché local », se félicite le Pdg de la société.
Telle est là, une des clefs de la réussite de ce groupe né à Lyon et doté d’un fort relationnel. « Notre approche du marché fait que nous gardons nos collaborateurs sur le long terme. La seule manière pour ce faire, est de les associer », décrit Brice Robert.
Une philosophie qui lui permet de signer quelques belles transactions, à l’instar de celles signées ces derniers mois : avec Fidal, par exemple (4 000 m2 sur les bords de Saône ) ou avec la Direction régionale des affaires financières (2 000 m2 à Villeurbanne).
Jouer la carte des PME
Mais Brice Robert est aussi un des rares acteurs à jouer la carte d’un marché de niches. « Un certain nombre de PME qui sont actuellement locataires, aimeraient bien devenir propriétaires : c’est très intéressant pour elles, aux taux actuels des emprunts, de l’ordre de 2,5 à 3 %. », explique-t-il.
Et d’ajouter : « Vendre de petites surfaces n’intéresse pas toujours les grandes sociétés. Elles sont moins lucratives que les grosses transactions. Nous avons pourtant décidé de nous spécialiser dans ce domaine. Si vous savez créer l’offre, vous trouvez des acquéreurs !», lance-t-il.
Il propose ainsi dans le neuf des surfaces situées entre 150 et 800 m2 (locaux d’activités) et entre 100 et 400 m2 (bureaux). « Nous ne sommes pas nombreux à avoir choisi ce créneau pas toujours facile, mais nous y trouvons notre compte, les PME aussi », se félicite Brice Robert.
Autre atout, expliquant cette longévité : bien ancré au niveau régional, Brice Robert a aussi un pied dans un des plus grands réseaux nationaux : Arthur Loyd. « Avec un certain nombre de partenaires, nous avons repris ce réseau en 1998 dont nous sommes co-propriétaires : nous avons réussi à le faire passer de 18 agences lors du rachat, à 60 désormais et à trois cents collaborateurs : il s’agit pour nous d’une très belle carte de visite », explique le Pdg lyonnais.
Mutualiser un certain nombre d’outils
Un tel réseau lui a permis de mutualiser un certain nombre d’outils, à l’instar du service logistique qui est basé à Lyon ou de « Loyd Valorisation » une filiale qui regroupe des compétences permettant la remise en état des sols et bâtiments des entreprises ou des sites rachetés, afin de pouvoir mieux les céder ensuite. On y trouve aussi une école de formation.
Le secret de jouvence de cette entreprise se situe sans doute là : dans l’articulation entre un fort ancrage régional, une volonté de ne négliger aucun marché, mais aussi dans un réseau patiemment construit. Mais n’est-ce pas là l’image que l’on retrouve chez de nombreux entrepreneurs lyonnais qui ont à la fois un pied dans la Presqu’île et un autre dans des réseaux nationaux et internationaux.
Photo : Brice Robert, président de la société Brice Robert Arthur Loyd.