Du rififi au sein de l’exécutif de la Ville de Lyon : Grégory Doucet démet de ses fonctions son adjointe à la Culture, Nathalie Perrin-Gilbert
Adjointe à la Culture de la Ville de Lyon, la remuante Nathalie Perrin-Gilbert, NPG pour les milieux politiques, aurait dû assister comme chaque année le jeudi 16 juin à la conférence de presse de présentation de la saison 2024/2025 de l’Auditorium de Lyon. Elle n’était pas là.
Une bonne raison à cette absence : elle venait d’être plutôt sèchement démise de ses fonctions d’adjointe à la Culture par Grégory Doucet, maire de Lyon.
Il est vrai qu’entre les deux, le feu couvait déjà depuis quelques temps. Les motifs de friction s’accumulaient à l’instar des deux visions opposées concernant l’avenir du musée Guimet, un des bijoux du patrimoine de la Ville. Nathalie Perrin-Gilbert rêvait de lui redonner vie. La tête de l’exécutif envisageait en revanche de s’en séparer arguant de l’énorme coût de sa réfection.
Ce limogeage s’est traduit par un simple appel téléphonique du maire EELV de Lyon à Nathalie Perrin-Gilbert qui fait partie du groupe politique « Lyon en commun ».
« Rupture de confiance »
Ce que reproche Gregory Doucet à son adjointe : « une rupture de confiance ».
Le maire de Lyon a rendu public leurs échanges par mails dont cette phrase : « ce comportement met en péril le fonctionnement de la majorité et de l’administration municipale ».
Il y a un peu plus d’une semaine, le 6 mai, Nathalie Perrin-Gilbert, avait fait savoir à nos confrères Progrès qu’elle n’accompagnerait pas les Verts au 1er tour des prochaines élections municipales 2026..
Pour illustrer le fossé qui s’était creusé, toujours à nos confrères du Progrès, le 13 mai, elle avait expliqué : « cela fait bien longtemps que je n’ai plus confiance dans les écologistes pour gérer la ville dans l’intérêt général ».
La goutte d’eau
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase : l’épisode du conservatoire à rayonnement régional de Lyon (CRR).
L’adjointe à la Culture qui en était la présidente avait en effet lancé plusieurs audits indépendants pour notamment comprendre les difficultés budgétaires que le Conservatoire lyonnais qui rassemble 2 300 élèves et 280 salariés, rencontre. Il est financé à hauteur de 8,3 millions d’euros par la ville sur un budget global de 12 millions d’euros.
L’élue et présidente du conservatoire a ensuite annoncé qu’elle ne souhaitait pas reconduire le directeur de l’établissement, Géry Moutier, 67 ans qui est proche de la retraite. Une décision qui était mal passée : les élus écologistes du conseil d’administration du conservatoire n’avaient, non seulement pas voté le budget prévisionnel, mais de même réclamé son retrait de la présidence du conservatoire !
Ces dissensions et cette démission augurent sans nul doute un futur combat entre les deux élus, sachant que Grégory Doucet a déjà annoncé sa candidature, comme en 2020 au cours desquelles NPG ne s’était pas alliée aux écologistes dès le premier tour. Elle avait mené la liste Lyon en commun et obtenu 10 % des suffrages contre 28% pour les Verts. Elle avait seulement fusionné au second tour avec la liste d’EELV menée par Grégory Doucet, et celle du Parti socialiste de Sandrine Runel.
Bis repetita en 2026, mais en plus saignant ?
Quel bilan ?
Quel bilan laisse l’ancienne maire du 1er arrondissement à la tête de la Culture lyonnaise ? Une baisse de 500 000 euros du budget de l’Opéra de Lyon, le maintien de l’existence de la Villa Gillet qui fut un temps menacée, suite à la disparition de la subvention du Conseil régional, notamment ; ainsi qu’une présence active sur la scène culturelle lyonnaise.
Nathalie Perrin-Gilbert que l’on a pu apercevoir au meeting de Raphaël Glucksmann à Lyon n’a pas souhaité expliquer cette démission. Elle affirme vouloir réserver ses commentaires pour le conseil municipal du 30 mai prochain.
Une séance qui s’annonce chaude…