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L’héritier chargé de poursuivre la saga familiale : Alexandre Mérieux prend la direction générale de bioMérieux

L’héritier de la famille Mérieux vient de prendre, à quarante ans, la direction générale de bioMérieux, le vaisseau amiral du groupe de santé lyonnais. Il aura la lourde charge de poursuivre la saga familiale entamée voilà quatre générations.

Alexandre Mérieux vient d’être nommé à à la direction générale du n° 1 mondial du diagnostic in vitro, le groupe lyonnais bioMérieux. Il dirigera également le comité de direction. Mérieux, un nom qui claque comme une légende avec son lot de réussites insolentes, mais aussi de drames.

Une transmission

Cette arrivée d’Alexandre, quarante ans, est plus qu’une intronisation, c’est une transmission.

Il est en effet le représentant de la quatrième génération d’une histoire familiale exceptionnelle : son arrière-grand-père Marcel Mérieux, élève de Louis Pasteur, fut un pionnier de la vaccination ; son grand-père Charles, un héros de cette industrie ; enfin son père, Alain, est un grand bâtisseur qui a su développer un groupe, après la cession de l’activité originelle à Rhône-Poulenc.

Mais Alexandre est aussi le dépositaire d’une mémoire particulièrement douloureuse. Le benjamin des trois fils d’Alain Mérieux n’était pas destiné à reprendre le flambeau. Ce rôle devait être dévolu à ses deux frères aînés.

 Mais tous deux ont disparu prématurément. Au sein du groupe, leur souvenir est omniprésent.

Un grand portrait de Christophe accueille les visiteurs au siège de l’Institut Mérieux. La Fondation familiale porte son prénom et celui du cadet : Rodolphe.

L’histoire familiale bégaie tragiquement : Alain s’était déjà retrouvé seul à assumer l’héritage paternel, après la mort accidentelle de son frère. Tout comme Charles avant lui. 

Alexandre Mérieux est entré il y a quinze ans dans l’entreprise familiale. Il suit alors de près son frère Christophe, médecin de formation, qui a renoncé à sa vocation hospitalière pour rejoindre Alain, son père.

Drames

Les deux fils forment une sorte de « pack » autour du père, après le décès brutal de Rodolphe, brillant diplômé de l’Essec, tué dans le crash du vol TWA 800, au large de New York, le 17 juillet 1996.

Dix ans plus tard, nouveau drame : Christophe, pressenti pour succéder à Alain à la tête de bioMérieux, est victime d’une crise cardiaque dans la piscine familiale, alors que-plus poignant encore- le clan est réuni en souvenir de Rodolphe.

Alexandre est désormais à trente-deux ans, le dernier des représentants de la quatrième génération. La pérennité du groupe, la suite de la saga familiale, ne reposent plus désormais que sur ses épaules. 

Sa formation l’y prédispose. Par tradition familiale, Alexandre s’inscrit en Deug de biologie après le bac.

Mais la disparition de Rodolphe agit comme une onde de choc : il lâche la biologie, quitte Lyon et s’installe pour trois ans à Montréal au Québec où il mène de front études commerciales et vie d’étudiant.

Après cet interméde sans doute nécessaire, de retour à Lyon, il se plonge dans tous les métiers de l’entreprise : sept ans de travail,à connaître à fond l’entreprise sous toutes ses facettes : et ce, sous la férule de Jean-Luc Bélingard, Pdg.

Lors de la soirée des cinquante ans de bioMérieux fêtés l’année dernière, le 6 décembre 2013, à la Halle Tony-Garnier de Lyon, Alexandre prend la parole. « Mon engagement a, certes, des composantes de mémoire, de devoir parfois, de continuité, mais, surtout, il est porté par une confiance profonde dans la force des équipes. »

Des mots simples, qui lui valent une standing ovation des trois mille salariés présents. Comme pour le remercier et l’encourager. L’attente est forte autour de lui. 

Une nouvelle organisation

A l’occasion de son arrivée à la direction du groupe, une nouvelle organisation est mise en place.

Le Comité de Direction, dirigé par Alexandre Mérieux, est en charge de l’application de la stratégie générale de bioMérieux décidée par le Conseil d’administration qui reste présidé par Jean-Luc Belingard.

Ses principales missions sont de définir les axes prioritaires d’action et de développement, de piloter les projets stratégiques et d’allouer aux différentes directions de la Société les moyens nécessaires.

Enfin, les directions « Business Développement », « Biologie Moléculaire » et « Qualité » restent sous la responsabilité de Jean-Luc Belingard. L’ensemble des autres départements, y compris les «Relations Investisseurs », sont rattachés au nouveau directeur général.