Limogé, le préfet du Rhône et d’Auvergne-Rhône-Alpes remplacé illico par celui de PACA
Le glaive du ministre de l’Intérieur, en l’occurrence l’ancien maire de Lyon, Gérard Collomb est tombé.
Il a frappé l’actuel préfet du Rhône, mais aussi préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Henri-Claude Comet.
Telle est la conséquence du faux pas constitué par la remise en liberté du terroriste de Marseille quelques jours avant l’attentat de la gare Saint-Charles.
Une enquête avait été diligentée par le ministère de l’Intérieur : pourquoi, alors qu’il était en situation irrégulière, le terroriste de Marseille n’a pas fait, comme le veut la procédure, l’objet d’une reconduite à la frontière lors de son interpellation vendredi 29 septembre pour vol à l’étalage ?
C’est à cette question qu’a essayé de répondre une enquête administrative de l’Inspection générale de l’administration (IGA).
Gérard Collomb a donné mardi 10 octobre, les résultats de cette enquête publique.
Pour lui, il n’y a pas eu “de fautes individuelles mais un ensemble de dysfonctionnements graves”, lors de la remise en liberté de l’assaillant de Marseille.
Pour être précis, la personne de permanence à la préfecture du Rhône, ayant autorité pour signer l’Obligation de quitter le territoire et le placement en rétention de l’individu, était injoignable ! Avec ce résultat : l’auteur du double homicide de Marseille avait finalement été relâché le samedi après-midi, comme l’obligeait la loi.
S’il n’avait pas été relâché, l’assassinat des deux jeunes femmes sur le parvis de la gare de Saint-Charles, à Marseille, aurait pu être évité !
A peine huit mois à Lyon
Bilan, ce n’est pas le lampiste qui est sanctionné, mais le chef et la sanction est tombée : Henri-Claude Comet a été limogé, ainsi que son secrétaire général.
Il avait pris ses fonctions le 6 mars dernier. Il sera à peine resté huit mois en fonction dans la Région…
Il a été remplacé illico par Stéphane Bouillon, préfet de la région Paca (Provence-Alpes-Côte d’Azur), annonce faite en conseil des ministres, dès le lendemain du limogeage.
Le nouveau préfet du Rhône et d’Auvergne-Rhône-Alpes, Stéphane Bouillon a déjà exercé dans le corps préfectoral au sein de notre région qu’il connaît bien, puisque, entre 2006 et 2008 il a été préfet de la Loire.
Il a également été directeur de cabinet de Claude Guéant, lorsque ce dernier était ministre de l’Intérieur. C’est donc un préfet qui connaît parfaitement les rouages policiers qui a été nommé pour mettre en place les différentes procédures aptes à faire en sorte que les dysfonctionnement enregistrés lors de cette affaire ne soient plus qu’un lointain souvenir…
Le secrétaire général de la préfecture du Rhône également remplacé
Le gouvernement a également « mis fin » aux fonctions du secrétaire général de la préfecture du Rhône, Xavier Inglebert, lequel a été remplacé par Emmanuel Aubry, qui occupait le même poste à la préfecture de la Loire-Atlantique.
En poste en PACA depuis le 1er août 2015, Stéphane Bouillon, soixante ans, le nouveau préfet du Rhône et d’Auvergne-Rhône-Alpes est un ancien élève de l’Institut d’études politiques de Paris et de l’ENA (promotion Louise Michel).
Il est titulaire d’un DEA de droit public.
Ce natif de Cambrai a, successivement, été préfet de l’Aube en 2001, puis préfet de la Sarthe en 2003, puis de la Loire en 2006. Il est ensuite nommé le 28 juillet 2008, préfet de Corse, préfet de Corse du Sud, hors classe, poste qu’il occupe jusqu’en 2011.
C’est alors qu’on le retrouve directeur de cabinet de Claude Guéant au ministère de l’Intérieur, puis préfet du Bas-Rhin et de l’Alsace à partir de novembre 2012.
Durant cette période, il fait partie des sept préfets “préfigurateurs” nommés en juillet 2015 par Manuel Valls, alors Premier ministre, pour préparer l’adaptation de l’organisation préfectorale de l’État à la nouvelle carte des grandes régions entrée en vigueur en janvier 2016.