Ludovic Noël : d’Imaginove à la Cité du design à Saint-Etienne

Le conseil d’administration de l’Etablissement public de coopération culturelle qui gère la Cité du design de Saint-Etienne a nommé cet été (très précisément le 18 juillet) un nouveau directeur à la tête de l’établissement, il est vrai inattendu : il s’agit de Ludovic Noël.

Ce dernier est loin d’être inconnu en Rhône-Alpes. Il s’agit d’un acteur actif depuis de longues année du monde des Jeux vidéos à Lyon. Titulaire d’un DESS d’économie des entreprises de l’Institut d’Études Politiques de Grenoble, ce quadragénaire est, depuis 2006, directeur d’Imaginove, le pôle de compétitivité-cluster des filières de l’image en mouvement (jeu vidéo, cinéma audiovisuel, animation et multimédia), basé à Lyon, mais dont le territoire s’étend à l’ensemble de la région. Un secteur qui rassemble près de 14 000 salariés sur l’ensemble de Rhône-Alpes.

Ludovic Noël avait auparavant animé le pôle Novacité à Lyon, de 2000 à 2006 et avait été précédemment chargé de mission à la Direction de l’Économie de la Région Rhône-Alpes, plus particulièrement en lien avec les jeunes entreprises.

Le nouveau directeur succèdera le 1er octobre prochain à Elsa Francès qui dirigeant la Cité du design depuis sa création en 2005, a souhaité être déchargée de la direction générale, pour se concentrer uniquement sur l’organisation des événements de la Cité du design de Saint-Etienne dont bien sûr la Biennale, un événement qui a rapidement pris une ampleur nationale, voire internationale.

Ludovic Noël a en fait été recruté par un chasseur de tête qui a trouvé son profil très compatible, même si les jeux vidéos et le design sont quelque peu éloignés l’un de l’autre. « Je pense que c’est mon profil de développeur doté d’une bonne connaissance du territoire et des collectivités qui a intéressé les responsables de la Cité du design », estime Ludovic Noël.

Ce dernier a su, en l’espace de cinq ans donner à ce pôle de compétitivité/cluster lyonnais une renommée qui dépasse largement les frontières de Rhône-Alpes, l’inscrivant parmi les écosystèmes de l’image qui comptent en Europe. Il a su dès l’origine dépasser le simple secteur des jeux vidéos pour l’arrimer sur le domaine de ce que l’on appelle désormais le cross (ou le global) média, consistant à mettre en réseau les différentes déclinaisons de l’image en mouvement, permettant de mettre en œuvre des synergies productrices de valeur ajoutée.

Imaginove a aussi su s’ouvrir aux investisseurs. Enfin, le directeur d’Imaginove s’est révélé actif pour développer l’innovation : depuis 2005, le pôle a été à l’origine de pas moins de 140 projets de Recherche&Développement.

Le dernier volet qu’il entend mettre en œuvre avant de prendre la direction de la Cité du design est la création d’un « incubateur à projets », permettant aux jeunes sortant des écoles bardés d’idées de les conceptualiser en neuf mois avant de les proposer aux entreprises. « Nous voulons pouvoir accueillir de nouveaux talents », assure celui qui est pour un mois encore directeur d’Imaginove.

Autre chassé-croisé, mais cette fois dans le sens Saint-Etienne/Lyon. Emmanuel Tibloux, directeur de l’Ecole supérieure d’art et design (ESADSE), depuis 2007, vient, de son côté, de prendre (depuis le 31 août) la direction de l’Ecole nationale des beaux-arts de Lyon.