Me Pierre-Yves Joly, un spécialiste du droit des sociétés, élu à la tête du Barreau de Lyon
A partir du 1er janvier, le nouveau bâtonnier Pierre-Yves Joly sera chargé de gérer pour deux ans, la cohorte des 2 742 avocats du Barreau de Lyon. Une profession qui, elle aussi, souffre de la crise : une cinquantaine de cabinets ont dû déposer leur bilan l’année dernière.
Il a été élu par ses pairs le 18 novembre derniers : le prochain Bâtonnier de l’Ordre des Avocats de Lyon sera Me Pierre-Yves Joly. Il prendra ses fonctions le 1er janvier prochain.
Il succèdera à Me Philippe Meysonnier qui a assuré cette fonctions en 2012 et 2013.
Le nouveau Bâtonnier est un spécialiste de l’entreprise. Détenteur d’un diplôme de Juriste Conseil d’Entreprise (DJCE) obtenu à l’Université Jean Moulin Lyon 3, il a débuté sa carrière en tant que conseil juridique.
Collaborateur au cabinet Lamy Lexel, puis au cabinet Colbert dont il est associé depuis 1994, il est spécialisé en droit des sociétés, avec, explique-t-il « une prédilection pour les rapprochements et rachats d’entreprises commerciales ou libérales, l’accompagnement patrimonial des chefs d’entreprise et le développement de partenariats industriels avec le Maghreb ».
Ainsi actuellement il assure l’accompagnement juridique de la construction d’une usine à Batna en Algérie, par une entreprise française.
Cet ancien président de la section régionale de l’association des Avocats Conseils d’Entreprises (ACE), de 2003 à 2006, s’est impliqué depuis 1997 dans les institutions de la profession d’avocat. Il a notamment déjà siégé au sein du Conseil de l’Ordre.
Reste que la batonnât constitue une fonction quasiment à plein temps pour celui qui l’exerce : le Barreau de Lyon est devenu le second de France. Ne connaissant par le numerus clausus des professions médicales, par exemple, il ne cesse de grossir. Il compte à ce jour 2 742 avocats.
C’est une profession qui n’échappe pas à la crise. « On assiste à une paupérisation d’une partie du barreau : près de cinq cents confrères ne gagnent pas plus de 20 000 euros par an », explique-t-il.
Une cinquantaine de cabinets en procédures collectives
Comme les autres entreprises, les sociétés libérales peuvent déposer leur bilan : pour elles, la procédure doit passer auprès du Tribunal de Grande Instance. Or, l’année dernière, près d’une cinquantaine de cabinets ont dû passer par les fourches caudines des procédures collectives. « Nous risquons de laisser malheureusement certains confrères sur le bord de la route », déplore Me Pierre-Yves Joly.
Pour lui, cependant, le droit s’ouvre en permanence à de nouveaux champs : entre autres, Agent sportif, Agent artistique, Intermédiaire en assurance, Procédure participative, Médiation, Tiers de confiance en matière de déclaration fiscale, etc.
Le dynamisme de la profession d’avocat, son appétence aussi à se saisir de nouveaux champs d’activité peut jouer aussi un rôle et permettre aux nouvelles générations de trouver leur place, même si c’est, assurément, nettement plus difficile qu’auparavant.