Anne-Marie Baeznaer, Mme « Destination Lyon » : « les outils numériques nous ont permis de développer l’humain, notre véritable métier. »
Chargée de l’ensemble des sites appartenant à la société lyonnaise GL Events à Lyon, l’ancienne directrice de la communication de Renault Trucks chapeaute non seulement Lyon-Eurexpo, mais aussi le Centre de congrès de la Cité internationale, mais encore la Sucrière, ainsi que le château de Saint-Priest. Elle est directrice générale d’une fonction intitulée : « Destination Lyon » au sein du Groupe GL Events dont le siège est basé à Brignais (Rhône). Son métier le contact. Il n’a jamais été autant facilité que par la mutation numérique. Et d’après elle, ce n’est pas fini…
Quelle est votre définition de l’Entreprise du Futur ?
C’est une entreprise qui est constamment dans la remise en cause et dans l’audace. Il ne faut jamais se considérer comme leader. Etre innovant c’est acquérir de nouveaux clients, cela paraît évident, mais c’est mieux en le disant : il faut être toujours connecté au marché. En permanence.
Comment imaginez-vous l’entreprise du futur ?
Le digital n’est en définitive qu’un outil qui ne changera pas la vision de l’entreprise. Ce qui, en revanche va changer, c’est une plus grande collaboration entre les hommes et les femmes, c’est le développement de la transversalité. Les entreprises les plus performantes sont celles qui auront trouvé l’équilibre entre le féminin et le masculin.
Le numérique permet de mieux fédérer encore les gens sur un projet commun, il permet de co-réaliser, de partager. Les entreprises trop hiérarchiques ne sont pas adaptées à cette nouvelle donne : le maître mot désormais est transversalité, pas verticalité.
Comment les outils numériques, la mutation digitale ont-ils transformé votre métier ?
Mon métier, c’est d’abord celui d’organisatrice de salons pour ceux qui nous organisons nous mêmes et l’accompagnement des salons indépendants qui se déroulent sur nos sites.
Que demande l’exposant : que nous amenions les visiteurs en grand nombre sur les salons. Et il faut bien dire que pour l’organisateur, les applications ont bouleversé notre métier : elles ont apporté une plus grande facilité d’organisation et un gain de temps incroyable.
En fait, les outils numériques nous ont permis de nous recentrer sur l’essentiel : ils nous ont permis de retrouver l’humain. Car les salons, ce sont avant tout des rencontres humaines.
On aurait pu craindre que le développement du numérique amène les gens à rester derrière leurs écrans. Il y a eu bien des tentatives de salons virtuels sur Internet : c’est un échec total. Jamais les gens n’ont ressenti autant le besoin de se rencontrer, de se parler, d’échanger de vive voix. Jamais nos salons n’ont aussi bien marché, attiré autant de monde.
On constate donc que la rencontre des hommes et des femmes reste essentielle. Le contact est notre métier : les outils numériques, nous permettent de mieux organiser ces rencontres et de les pré-programmer.
Quelles difficultés avez-vous pu rencontrer dans la mise en œuvre de la mutation numérique ?
La révolution que nous vivons actuellement est rapide et violente, il faut bien le reconnaître. Il faut faire en sorte que cela ne se sente pas, ne se voie pas. Tout doit rester fluide et cela, ce n’est pas toujours facile. Cela demande une adaptation permanente.
La prochaine étape ?
La prochaine étape qui s’annonce est le développement de l’utilisation d’outils numériques en commun avec les organisateurs de salons : nous avons encore beaucoup de choses à faire ensemble !