Yann Jaubert, Pdg de Materials : La transformation numérique va faire disparaître les tâches déshumanisantes
« Materials », l’entreprise de 200 salariés que dirige Yann Jaubert, 43 ans, Conseiller du commerce extérieur, installe des lignes de fabrication dans le monde entier : elle a notamment équipé les postes australiennes et allemandes. Capable de faire des usines virtuelles, l’entreprise est au cœur de la transformation numérique, avec des retombées très positives pour ses salariés.
Parlez-nous de votre société ?
Yann Jaubert – « Materials » est une entreprise dont le siège est basé dans le Maine-et-Loire. Nous sommes arrivés dans la région Rhône-Alpes il y a deux ans, suite à une implantation en Haute-Savoie. En 2013, nous avons racheté la « Chaudronnerie Savoyarde », un spécialiste de la conception et de la fabrication de moules pour presses et éléments préfabriqués en béton à démoulage immédiat ou différé.
Quel est précisément vote métier ?
Nous avons réussi à former un ensemble cohérent de sociétés spécialisées dans l’ingénierie et la fabrication de lignes de manutention et solutions de production automatisée.
De ce fait, le groupe « Materials » a développé un savoir-faire unique sur les marchés des centres logistiques et de messageries, mais aussi des matériaux de construction, en l’occurrence des solutions de production) ; et enfin, des solutions pour l’industrie papetière, automobile, métallurgie…. À travers des solutions sur mesure de transitique et robotique.
Nous installons des lignes de production complètes partout dans le monde.
Votre cœur de métier est donc l’industrie ?
Oui. Je crois à l’industrie. Le déclin de l’industrie n’est pas une fatalité. Nous avons obtenu une taille critique pour nous projeter à l’international.
Le point commun des sociétés qui constituent « Materials » sont les bureaux d’études. Nous pouvons avoir des conceptions simultanées avec nos différents d’études. Notre objectif est de travailler en écosystème.
Enfin, nous réalisons 40 millions d’euros de chiffre d ‘affaires avec 200 collaborateurs. Nous sommes très tournées vers l’international avec 70 % de ce chiffre d’affaires à l’export.
L’export est donc le moteur de votre entreprise ?
Oui. Notre marché est mondial et nous avons breveté un certain nombre d’équipements que les postes australiennes et allemandes, par exemple, nous ont achetés.
Nous avons trouvé des outils pour nous développer : nous sommes désormais capables de faire des usines virtuel à travers un prototypage virtuel.
Quelle est votre définition de l’Usine du Futur ?
Pour moi l’usine de Futur est agile, flexible, capable de produire des petites séries, proche de ce que veut le client, utilisant des technologies transverses et enfin, elle met, le client et le collaborateur, au centre…
Le client d’accord, on comprend, c’est évident, mais le collaborateur ?
L’Usine du Futur recèle pour moi un grand avantage : celui de faire disparaître les tâches déshumanisantes. En fait, je constate que la transformation numérique apporte un nouveau partage de la valeur. Quel est mon rôle, en fait. C’est de dire à mes salariés : je vous donne une direction, partagez ma vision, prenez des responsabilités. Pour avancer et pour être cohérents, il faut partager de la valeur, ce n’est pas possible autrement ; sinon, les nouvelles générations ne vont pas l’accepter.
J’avalise de mon côté les thèses de Thomas Pinketty sur le partage de la valeur : il faut réconcilier la France, les salariés avec les les patrons, il faut libérer l’entreprise. Et pour cela, la transformation numérique constitue un bel outil. C’est un élément majeur.
Dans les entreprises, les petites baronnies vont disparaître. L’entreprise va se libérer de son carcan, la libérant, lui donnant un engagement, un sens… Quels éléments précis de transformation numérique avez-vous, vous-même, instauré au sein de votre entreprise ?
Pour nous, le réacteur est constitué par la gestion des plans de nos équipements qui suivent une chaîne numérique. Ce qui apporte une réduction des coûts d’intermédiation : mon objectif est d’arriver à zéro papier ! Cet objectif passe par la GED, la Gestion Electronique des Documents, englobant l’ensemble des processus.
La grande question qui se pose, les économistes étant divisés sur la question, est de savoir si la mutation numérique va créer ou supprimer des emplois ? Pour moi, pas de doute, elle va créer des emplois. Les salariés vont pouvoir créer de la valeur ajoutée et donc développer du chiffre d’affaires. Regardez le développement de « Materials »: nous connaissons une croissance de 15 % l’an et nous embauchons…