Christophe Vergneault, Technomap : «Pour moi l’entreprise numérique est une entreprise libérée »
Sitôt à la tête de l’entreprise basée à Dieppe depuis un an, Christophe Vergneault a fait de la transition numérique une priorité. Tous les secteurs de cette entreprise qui conçoit des faisceaux électriques pour les voitures, mais aussi développe des solutions mécaniques sont désormais soumis au prisme numérique.
Quel est le métier de Technomap ?
Christophe Vergneault-Technomap assure l’étude et la réalisation de câblage électrique, le prototypage, la préparation industrielle de concept-car pour les constructeurs automobiles, et, pour le grand public, l’entretien mécanique de véhicules et l’augmentation de leur performance.
Aujourd’hui, 90 % de notre chiffre d’affaires provient de l’activité industrielle, qui intervient non pas au stade de la production de séries mais en amont de celle-ci : la phase projet, le concept-car, les prototypes et essais.
Basée à Dieppe, l’entreprise emploie 32 salariés pour 3 millions d’euros de chiffre d’affaires.
C’est une entreprise que vous venez de racheter ?
J’ai effectivement repris cette entreprise depuis un an. Elle a été fondée il y a vingt-et-un an.
Pour ma part je suis passé par l’automobile et le machinisme agricole. J’ai également travaillé chez Danone.
Quelle est votre définition de l’entreprise du futur ?
C’est une entreprise où chaque collaborateur se sent concerné par la réussite. Pour moi, c’est une « entreprise libérée ». Mon rôle est d’apporter de nouvelles briques.
Comment imaginez-vous l’Entreprise du Futur ?
C’est une société qui apporte un service qui va de la conception à la fabrication jusqu’aux produits clé en main. Et ce, à travers l’innovation collaborative.
Avez-vous mis en place des projets de transformation numérique chez Technomap ?
Oui, en raisonnant produits. Mes prédécesseurs étaient déconnectés du numérique, c’était normal. L’idée désormais est de partir des produits, en commençant par les achats, puis toute la chaîne, pour finir à la facturation.
La chance d’une PME, c’est que tout le monde se connaît. On résout vite les problèmes, même s’il peut exister en cours de route quelques pertes d’informations.
Nous demeurons également un métier manuel. Comment faire pour aider les collaborateurs sur la chaînes ? Nous estimons par exemple pour participer à l’expertise en cas de nécessité, que les lunettes Google peuvent aider : il nous faut être ouvert à ce type d’innovation technologique.
Pouvez-vous présenter plus concrètement les solutions numériques que vous avez mis en place dans votre entreprise ?
Par exemple, nous avons mis en place le Catia V5 de Dassault Systèmes. Avec une extension électrique. Ce fut une petite révolution. Ainsi, le bureau d’études est capable de reprendre le plan des constructeurs et de travailler directement sur la version numérique. Oublié le plan en papier !
Et au final ?
C’est assez fabuleux. Car à partir de ce support numérique, on peut tester sur écran une solution sans même l’avoir fabriquée en vrai, sans concevoir un prototype physique ! Nous y sommes arrivés grâce à une collaboration avec le CEA à Saclay. C’est un fantastique gain de de temps et d’argent, ce qui nous permet d’obtenir d’importants gains de productivité.
La prochaine étape ?
Il s’agit cette année de numériser la fabrication elle-même et de mettre en place une traçabilité numérique, pour remplacer celle que l’on fait actuellement à la main, sur papier. Ensuite, il s’agira de prendre la main sur la partie calculateurs automobiles, les unités centrales de pilotage des véhicules : nous tablons là encore pour réussir cette étape sur l’open source, l’innovation collaborative…