“Rapprocher l’odyssée de l’entrepreneuriat est un clin d’oeil exceptionnel” – #PEConnect
Emmanuel Imberton, l’entrepreneur Président de la CCI de Lyon Métropole, Saint-Etienne, Roanne, partage sa vision de l’entrepreneuriat dans le cadre du Printemps des Entrepreneurs qui se tiendra le mardi 24 avril au Double Mixte.
Que représente le Printemps des Entrepreneurs pour la CCI ?
« C’est un rendez-vous ancré dans l’actualité économique locale et qui permet de prendre un peu de recul pendant une journée sur la vie trépidante des affaires. C’est intéressant car on choisit quelques thèmes et on réfléchit à notre destin commun. »
Que pensez-vous du thème de cette année, l’Odyssée ?
« Je trouve cela magnifique comme idée. Pour moi l’odyssée c’est d’abord l’aventure, et rapprocher l’odyssée de l’entrepreneuriat est un clin d’oeil exceptionnel. Ca m’évoque aussi le fait de s’aventurer sur des chemins inconnus, de défricher, d’être les pionniers. Etre entrepreneur c’est une très belle aventure. »
Un mot sur le Medef, qui organise l’événement ?
« En tant que président de la CCI, je ne suis pas au Medef mais à la CPME. Je suis très attaché à l’union syndicale qui est sur notre territoire. Nous avons néanmoins mis en place une réunion commune qui s’appelle le G10 où siègent le Medef et la CPME et où elles travaillent en étroite concertation. C’est avec un immense plaisir que je me rends à ces réunions ».
Quelle est la clef du succès pour un entrepreneur ?
« La première clef, dans un monde qui change vite, c’est d’avoir une capacité d’anticipation, de savoir se projeter dans l’avenir. Par exemple, les entreprises doivent savoir anticiper la transformation numérique car cela va être très impactant sur leur business. »
Naît-on entrepreneur ou le devient-on ?
« Je crois qu’on le devient. On peut avoir des capacités naturelles, mais pour devenir chef d’entreprise il faut qu’il y ait la rencontre entre un homme et un projet. C’est cette synergie qui fait que ça avance et que ça marche. Tout le monde ne peut pas être entrepreneur. »
Comment l’entrepreneuriat a-t-il évolué et quelle forme donnez-vous à l’entreprise de demain ?
« Aujourd’hui, un certain nombres de règles ont changées, on ne travaille plus seul mais en réseau. Chacun doit pouvoir s’épanouir et trouver sa place à travers un projet collaboratif. On n’est plus dans un système pyramidal.
Le modèle est en complète évolution, pour deux raisons. La première est que les nouvelles technologies ont considérablement modifié l’approche des problèmes. Le monde est à portée de main et cela représente beaucoup de risques et d’opportunités.
Aujourd’hui, la distance n’existe plus avec internet. Demain, on assistera et on mettra en place des formes de travail que les technologies ne permettaient pas avant. Je pense notamment au télétravail, à la collaboration à distance ou encore à l’intelligence artificielle. »
Que pensez-vous du management intergénérationnel ?
« C’est compliqué pour les managers qui doivent se remettre en cause parce qu’aujourd’hui l’approche des nouvelles générations est différente dans ce monde en évolution. Les attentes de la jeunesse sont différentes et les managers doivent s’adapter à cette nouvelle donne.
Néanmoins, c’est un bienfait de pouvoir mêler les générations. La diversité sous toutes ses formes est un avantage pour chaque entreprise. C’est ce qui permet d’éviter les difformités et de mieux absorber les problèmes. »
L’échec peut-il devenir le moteur de l’innovation ?
« Je constate que l’innovation vient d’acteurs qui n’avaient pas l’ensemble des contraintes liées à l’histoire de ce marché. Le moteur de l’innovation est plutôt là. On apprend de nos échecs, mais je ne suis pas sûr qu’il soit le moteur de l’innovation. L’échec ne doit jamais être rédhibitoire, à condition qu’on en tire les conséquences et qu’on analyse. On peut tirer profit de ses échecs. »
Quels sont les outils que la CCI développe pour l’entrepreneuriat ?
« Le premier outil c’est la création d’entreprise. Nous avons une équipe de gens très expérimentés qui sont capables de détecter les bons projets.
Le deuxième c’est d’accompagner les entrepreneurs. L’entrepreneuriat est un parcours semé d’embûches, et dès lors que l’entrepreneur n’est pas seul, le taux de survie des entreprises augmente. L’entrepreneur ne doit pas rester seul sinon il est en danger de mort.
Nous avons également le programme « 5 jours pour entreprendre » que je conseille à tous les entrepreneurs. Cela leur permet de bénéficier d’un diagnostic sur leur projet, sur leur profil et sur l’environnement du chef d’entreprise. C’est une formation très performante. »
Les restrictions financières vont elles amener la CCI à restreindre son action en la matière ?
« La diminution de nos ressources fiscales de 20% impacte notre fonctionnement, mais nous faisons en sorte que toutes nos actions sur l’entrepreneuriat ne soient pas concernées par la diminution de ces ressources. Il y a des activités qu’on protège et l’entrepreneuriat en fait partie. »
Emmanuel Imberton, Président de la CCI de Lyon Métropole, Saint-Etienne, Roanne, |