« L’entrepreneuriat s’est décomplexé » – #PEConnect
Cette année, la société LDLC est associée au Printemps des Entrepreneurs. Son directeur général, Olivier de la Clergerie partage sa vision d’un entrepreneuriat plus ouvert et affirme que l’entreprise de demain sera protéiforme.
Que représente le Printemps des Entrepreneurs pour LDLC ?
« Cette année on s’est associé à l’événement car cela représente pour nous une bonne opportunité de prendre une bouffée d’oxygène par rapport à l’entrepreneuriat. On peut y rencontrer beaucoup de personnes, c’est un lieu d’échanges et d’informations. Je le qualifierai de belle plateforme. »
Que vous évoque le thème de l’Odyssée ?
« Cela me fait penser à l’Iliade, pas pour dire que le chemin est impossible, mais qu’il y a un long chemin à parcourir. L’odyssée c’est une histoire dont on ne connaît pas la fin. Cela résume plutôt bien cet aspect aventurier. »
Un mot sur le Medef, qui organise l’événement ?
« Cet événement fait typiquement partie des actions du Medef, où il y a toujours une volonté pragmatique de mise en relation et contact. C’est une mission noble, une mission de service et de mise en avant. »
Naît-on entrepreneur ou le devient-on ?
« Je pense que c’est plutôt inné. Ce ne sont pas les qualités qui sont innées mais la capacité à gérer le risque et l’appréhension au risque. C’est pour ça qu’on parle de profils entrepreneurs ou intrapreneurs. Il y en a un qui va être capable de prendre plus de risques. Par contre, ce n’est pas parce qu’on a pas créé une entreprise qu’on n’a pas l’esprit entrepreneur. »
Quelle est la clef du succès pour un entrepreneur ?
« La clef c’est surtout l’envie, car c’est extrêmement prenant. Si il n’y a pas l’envie, on ne pourra pas s’investir suffisamment. Ensuite il faut une certaine forme de conviction et une capacité d’attraction, d’attirance, car l’entrepreneur doit rallier les gens à sa vision ».
Comment l’entrepreneuriat a-t-il évolué au fil des décennies ?
« L’entrepreneuriat s’est décomplexé, on accepte qu’il soit de toutes formes et dimensions et accessible à tout moment de la vie. Avant nous en avions une vision sérieuse, aujourd’hui c’est plus ouvert et cela peut se révéler à tout moment de sa vie.
L’entreprise de demain est synonyme de diversité, elle devra également être agile et savoir se réinventer sans cesse. Le mot qui la définit le mieux serait sûrement protéiforme ».
Comment LDLC s’inscrit-elle dans cette dynamique ?
« Nous avons cette volonté de protéiformité car on travaille sur plein de sujets différents. Nous sommes l’un des premiers acteurs de la vente en ligne, le premier acteur à avoir certifié qu’on ne pouvait pas opposer l’e-commerce au commerce traditionnel.
Il faut deviner les tendances et ne pas rester sur nos acquis, quitte à faire des choses déconnectées du sujet principal. Nous sommes par exemple présents sur l’e-sport, on lance une marque de puériculture … on bouge tout le temps ! Le mouvement est synonyme de progrès pour nous. »
Que pensez-vous du management intergénérationnel ?
« C’est et ça restera toujours compliqué, car les générations se suivent et ne se ressemblent pas. On vieillit sans s’en rendre compte, on oublie qu’on a été jeune. Les attentes changent mais les motivations de base, non.
Les générations actuelles sont plus enclines à montrer leurs valeurs plus rapidement, il y a une forme d’impatience mais qui rejoint la vision dynamique des entreprises. Il faut se forcer à rester à l’écoute et à faire confiance. »
L’échec peut-il devenir le moteur de l’innovation ?
« Oui, car l’échec générera un apprentissage qui permettra d’avancer. Quand il n’y a pas d’échec, il y a quelque chose qui ne se passe pas bien, on ne prend pas assez de risques. C’est important d’avoir cette vision. En France on a une grosse aversion pour l’échec, on ne réfléchit pas à ce que l’échec a pu apporter. Je trouve que cette citation de Churchill résume bien cette idée : Le succès c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme. La prochaine fois sera la bonne ! »
Olivier De La Clergerie, Directeur Général de LDLC |