Le Japonais Toray inaugure dans l’Ain un atelier de fabrication d’un film plastique révolutionnaire
Le groupe japonais Toray a d’inauguré le 4 mai un nouvel atelier qui a nécessité à Beynost, à 15 km à l’est de Lyon, dans l’Ain, un investissement de 70 millions d’euros. Avec près de 80 salariés cette nouvelle unité fabrique un film plastique révolutionnaire offrant une plus grande protection aux produits alimentaires qui permet de repousser les dates de péremption. Cet atelier devait être originellement installé dans un pays de l’Est. L’existence des pôles de compétitivité Axelera chimie-environnement et Plastipolis, a permis son maintien en Rhône-Alpes.
Cela se sait peu, mais le leader mondial du film polyester, le discret japonais Toray, est installé près de Lyon : à Beynost, dans l’Ain. Cette implantation date de 1996, année où Toray rachetait les activités Films polyester de Rhône Poulenc en Europe pour en faire la base européenne de son activité polyester.
Après avoir réalisé plusieurs investissements successifs dans ce secteur pour un montant global de 150 millions d’euros, le groupe chimique Japonais décidait, fin 2007, d’implanter une nouvelle unité de production destinée à la fabrication et la vente de films polypropylène métallisés destinés à l’emballage alimentaire : un film plastique révolutionnaire.
Après 16 mois de travaux et 70 millions d’euros d’investissements, cette nouvelle unité de production, qui occupe plus de 13 000 m², a démarré en avril dernier. Elle a été officiellement inaugurée le mardi 4 mai, avec d’autant plus de pompe que ce site industriel de l’Ain a été préféré à une implantation envisagée tout d’abord en République tchèque.
C’est en effet lors d’un déplacement au Japon, en octobre 2006, que Gérard Collomb, maire de Lyon, avait réussi à dissuader M. Tanaka, l’un des dirigeants de Toray, de délocaliser l’usine en République Tchèque. Le principal argument mis en avant par le premier magistrat lyonnais : l’apport en matière de recherche apporté à Toray par les pôles de compétitivité Plastipolis dans le domaine des matières plastiques et d’Axelera chimie-environnement (*), auquel il ajouta l’appui des collectivités concernées et de l’Etat. Un argument déterminant.
La nouvelle ligne inaugurée fabrique des films métallisés BOPP (films propylène bi-étirés) à haute propriété de préservation, réservés à l’emballage des snacks, chips et autres produits nécessitant une longue conservation.
Doté d’un film métallisé, ce nouvel emballage permet de multiplier par quatre les barrières à l’humidité et aux gaz. Une efficacité variable selon les produits. Mais le grand avantage de ce brevet novateur permet de retarder en moyenne de quinze jours la date de péremption des produits alimentaires ainsi emballés. Autre avantage significatif : moins épais, cet emballage pose moins de problème de recyclage.
La nouvelle activité devrait générer 50 millions d’euros de chiffre d’affaires : sa production est destinée au marché européen.
L’unité inaugurée ne devrait créer en réalité que quelques emplois : la nouvelle ligne sur laquelle travaillent près de 80 personnes, bénéficie de transferts d’une partie des 450 salariés opérant sur le site Toray de Beynost, vaste de 21 ha. Parallèlement, en effet, la société japonaise mène une restructuration de son activité polyester dans le but de réorienter sa stratégie. Cette unité toute neuve a néanmoins permis de conforter les emplois du site.
(*) Toray apporte une contribution au projet de recherche et développement Aletereco porté par le pôle de compétitivité Axelera et pour lequel le Grand Lyon a apporté son soutien financier (249 000 euros). Toray est également acteur d’un projet de recherche et développemennt ECPOLY sur le recyclage matière (PET enduit PVDC/PVDF), projet soutenu par le Grand Lyon à hauteur de 420 277 euros dont le bénéficiaire est l’Université Claude Bernard Lyon 1.