Plan d’épargne retraite : les choses à savoir sur ce nouveau dispositif
Le plan d’épargne retraite : un produit tunnel jusqu’à la retraite
Le plan d’épargne retraite individuel est accessible à tous les épargnants (salariés et non-salariés). Il remplace le plan d’épargne retraite populaire (PERP).
Une des principales caractéristiques du PER est qu’il s’agit d’un produit tunnel : les encours versés sur le plan d’épargne retraite sont bloqués jusqu’au moment où l’épargnant déclenche ses droits à la retraite. Les épargnants intéressés par ce dispositif devront donc tenir compte de cette contrainte au moment d’alimenter le PER. Toutefois, l’épargnant pourra retirer l’argent en cas d’achat de sa résidence principale. D’autres cas moins heureux permettent également de débloquer le PER : le décès du conjoint, l’invalidité du souscripteur (ou de son conjoint ou d’un enfant), les fins de droits au chômage, le surendettement ou la faillite.
Le plan d’épargne retraite est un dispositif très intéressant fiscalement. L’épargnant peut directement déduire de son revenu imposable les versements réalisés sur son PER. La déduction est plafonnée à 10 % des revenus de l’année N-1, ou 10 % du plafond de la sécurité sociale (plafond de l’année N-1, soit 4052 € en 2019). L’épargnant peut déduire le plus élevé de ces 2 montants. Les personnes non assujetties à l’impôt sur le revenu peuvent également profiter d’avantages fiscaux en optant pour une fiscalité réduite au moment de la sortie des gains du PER à la retraite. Selon l’option choisie (l’avantage fiscal au moment du versement ou au moment de la retraite), la fiscalité des retraits ne sera donc pas la même.
On distingue 2 types de plan d’épargne retraite. Il y a tout d’abord le PER assurantiel, c’est le plus répandu parmi les PER commercialisés par les banques et les courtiers. Son fonctionnement est analogue à celui de l’assurance vie. Le PER assurantiel est géré par un assureur et permet d’allouer son capital sur des fonds euro et/ou des supports en unités de compte. Le PER assurantiel bénéfice des mêmes avantages que l’assurance vie en ce qui concerne la fiscalité des successions. À savoir, la possibilité de transmettre jusqu’à 152 500 euros par bénéficiaire hors succession.
Le second type de plan d’épargne retraite est le PER bancaire, aussi appelé PER compte-titres. Ce type de PER ne donne pas accès aux fonds euro. Il ne bénéficie pas non plus d’avantage fiscal sur les successions. Ces raisons expliquent en partie sa moindre popularité.
Comment choisir le meilleur PER ?
Les plans d’épargne retraite sont commercialisés par les banques et les courtiers. On trouve d’ores et déjà des dizaines d’offres sur le marché, et de nouveaux contrats de PER feront leur apparition dans les mois à venir. Il n’est pas facile de s’y retrouver. Voici quelques pistes pour choisir le meilleur PER.
Le souscripteur doit être attentif aux frais de gestion. Ces frais sont prélevés annuellement et viennent directement grever la performance du PER. Les meilleurs plans d’épargne retraite se distinguent par des frais de gestion faibles. Les frais de gestion des unités de compte tombent à 0,60 % pour les meilleurs PER assurantiel, et encore moins pour les PER bancaires. En termes de frais, il faut également être attentif aux frais de versement et aux frais d’arbitrage. Les meilleurs PER ne facturent ni l’un ni l’autre.
Au-delà des frais du contrat, le deuxième point important à comparer porte sur la nature des supports financiers accessibles via le PER, car ils ont une incidence importante sur la performance de l’épargne. À l’image des meilleures assurances vie, les meilleurs PER donnent accès à des fonds euro et des supports en unités de compte performants. Depuis déjà quelques années, les investisseurs avertis se tournent massivement vers les fonds indiciels. Ces fonds d’investissement cotés en bourse ont pour objectif de reproduire la performance d’indices boursiers. Ces fonds indiciels battent la majorité des fonds classiques, notamment en raison de leurs frais de gestion très bas. La possibilité de loger des fonds indiciels dans le PER est donc un critère de plus en plus important. La présence de fonds d’investissement reconnus est également une alternative appréciable. Les meilleurs PER donnent accès à des centaines de fonds.
Une grand partie des épargnants français est attachée à l’investissement immobilier. Le PER permet justement d’investir dans la pierre papier. Les épargnants souhaitant privilégier cette classe d’actifs pourront réaliser un comparatif des PER basé sur la présence et le choix de supports immobiliers, et notamment de sociétés civiles de placement immobilier (SCPI).
Le dernier point important à prendre en considération concerne le mode de gestion du PER. La plupart des épargnants aura intérêt à déléguer la gestion du PER. En optant pour cette solution, la société de gestion déterminera le profil d’allocation adapté aux besoins de l’épargnant. Les meilleurs sociétés de gestion proposent des frais de gestion déléguée compétitifs et s’appuient sur des supports financiers performants (tels que les fonds indiciels évoqués plus haut) pour limiter les frais de gestion et ainsi maximiser la performance nette du PER.
En résumé, le PER est un outil spécialement conçu pour préparer sa retraite. Sauf cas particulier, les retraits ne sont pas possibles avant la retraite. En contrepartie, le PER bénéficie d’un cadre fiscal avantageux. Le PER assurantiel bénéficie en outre des mêmes avantages fiscaux que l’assurance vie en termes de succession. Le PER permet d’accéder à un grand choix de classes d’actifs adaptés pour investir à long terme. L’intérêt du PER dépendra de la situation fiscale de l’épargnant et de ses projets financiers. Il peut être judicieux de se tourner vers un conseiller en gestion de patrimoine pour faire un point sur sa situation et évaluer l’intérêt d’ouvrir un PER.