Success story : l’e-cigarette fait un tabac
Made in China
Si le premier brevet d’une cigarette « électronique » est américain et remonte à 1963, il aura fallu attendre le début des années 2000 pour que le premier modèle, développé par l’ingénieur et pharmacien Chinois Hon Lik, soit déposé sous le nom de « cigarette sans fumée à pulvérisation électronique » puis commercialisé.
En 2005, l’e-cigarette fait son apparition en France et le succès est immédiat. Le public se détourne de sa cousine traditionnelle, dissuadé par l’augmentation des tarifs et les campagnes de lutte contre le tabagisme. Les modèles se développent et se diversifient, tout comme leurs appellations : en une quinzaine d’année, la vapoteuse, dite également vaporette ou vaporisateur personnel, s’est durablement installée dans le paysage français.
En 3 ans, entre 2011 et 2014, la cigarette électronique devient en France le premier substitut nicotinique utilisé par les fumeurs et ex-fumeurs.
En plein boom
A ce jour, le secteur de la cigarette électronique est estimé à une dizaine de milliards de dollars à l’échelle mondiale.
Au niveau français, l’institut d’études économiques Xerfi, indique dans une étude récente que le marché de la vape devrait continuer à fortement se développer, avec une croissance annuelle de 5 à 10%. Il devrait ainsi atteindre le seuil des 1,3 milliards d’euros en 2023.
L’e-cigarette est un dispositif réglementé, soumis aux mêmes directives et contraintes que les produits du tabac. A ce titre, elle est notamment interdite de publicité.
Néanmoins, on estime à 3 millions le nombre de Français vapoteurs. Par ailleurs, le pays compte toujours plus de 10 millions de fumeurs : un potentiel de croissance significatif, quand l’on sait que la majorité des utilisateurs de la cigarette électronique sont dans une démarche de réduction ou d’arrêt de leur consommation de tabac.
Santé et portefeuille
Les deux principaux leviers de motivation indiqués par les vapoteurs et vapo-fumeurs (qui utilisent la cigarette électronique tout en continuant à fumer du tabac) sont la diminution des risques pour la santé, et l’économie financière.
Ce dispositif permettrait, selon l’INPES (Institut National de Prévention et d’Éducation pour la Santé), une diminution moyenne de 8 à 9 cigarettes par jour (1). Depuis 2015, le Haut Conseil de santé publique (HCSP)(2), de même que l’Institut National du Cancer (3)(4), présentent l’usage de la cigarette électronique comme un outil de sevrage à encourager dans les campagnes de lutte anti-tabac, au même titre que les substituts nicotiniques comme les patchs et les gommes à mâcher (5)(6).
Parallèlement, les mesures gouvernementales de hausse régulière du prix du tabac ont incité de nombreux fumeurs à diminuer leur consommation ou à arrêter de fumer, ce qui en a poussé plus d’un vers l’e-cigarette, contribuant ainsi à dynamiser le marché.
Enfin, la visibilité des articles de vapotage s’est également beaucoup développée : d’un côté, les buralistes ont tendance à mieux les mettre en avant dans leurs boutiques, et d’un autre, les innombrables boutiques spécialisées en ligne rendent produits et conseils accessibles en quelques clics. Rappelons néanmoins que la vente et la consommation restent strictement réservées à un public adulte.
Sources :
- https://www.respadd.org/wp-content/uploads/2018/09/hcspa20160222_benefrisquecigelectropopgene.pdfp.3