Métropole lyonnaise : prix à la hausse, craintes d’une pénurie de logements, le revers d’une année record dans l’immobilier neuf
La courbe est partie brutalement, presque à angle droit en juillet dernier. Les prix de l’immobilier dans le neuf sont nettement repartis à la hausse en 2016, l’amenant à franchir pour la première fois la barre des 4 000 euros le m2.
C’est simple : il y a deux ans, en janvier 2015, le prix moyen au m2 dans la Métropole s’établissait dans la Métropole lyonnaise à 3 848 euros le m2. Actuellement il est s’affiche à 4 116 euros. Un bond de près de 7 % ; et de 2,5 % pour le seul dernier trimestre 2016.
Ce n’est d’ailleurs pas tant cette hausse qui interpelle les professionnels, mais les raisons de la hausse.
2016 , année record
Elle illustre en effet un début de tension sur l’immobilier neuf. Le marché commence à avoir du mal à répondre à la demande.
L’année 2016 a été une année record pour les ventes de logements. Au-dessus de la moyenne de ces dix dernières années qui se situe autour de 5 000, puisqu’il s’est écoulé dans la Métropole 6 274 logements, soit une hausse sur un an de…17 % !
Petit problème : à force d’écouler tous ces logements disponibles, le marché tiré par les investisseurs a fini par être asséché. Tombée à 3 969 logements, l’offre encore disponible a chuté de 13 %. Et les agences immobilières risquent bien en 2017 de manquer de « produits » pour répondre à une demande toujours vive.
Selon les professionnels, le bon niveau pour assurer la fluidité du marché du neuf doit être constitué par un stock de logements d’environ douze mois de commercialisation. Or, précise Jean-Jacques Mathias, le président de l’Observatoire du CECIM, l’on est désormais tombé à moins de huit mois.
Aucun doute : le marché de l’immobilier neuf est désormais sous tension dans la Métropole.
Des programmes, mais en nombre insuffisant
Certes, tempère Michel le Faou adjoint chargé de l’urbanisme à la Métropole, quelques grosses opérations s’annoncent cette année : à Villeurbanne les premiers coups de pioche ont lancé le gros chantier de doublement des gratte-ciels. D’autres programmes sont en cours à La Duchère, Mermoz, la ZAC des Girondins…
Mais manifestement pour les professionnels, ce ne sera pas suffisant.
Le risque est patent : c’est celui d’un freinage en deux temps. Hausse des prix d’abord, suite à la pénurie qui s’annonce. Elle a débuté. Et face à cette hausse des prix, les acquéreurs et les investisseurs, pourraient devenir, bien évidemment plus frileux.
D’autant qu’un autre phénomène pourrait ralentir la belle allure prise par le marché du neuf dans la Métropole : la hausse des taux d’intérêt qui s’est déjà timidement enclenchée, mais qui pourrait s’accentuer.
Il faut y ajouter l’incertitude liée à l’élection présidentielle. Jamais bon pour le business une année électorale.
Comment en est-on arrivé là ? Ce n’est pas d’aujourd’hui que les professionnels expriment leur inquiétude, mais cette fois leurs craintes apparaissent motivées.
Un PLU-H pour densifier la Métropole
Le manque de foncier disponible pour construire, explique cette raréfaction de l’offre de logements neufs, mais aussi et surtout le changement de PLU (Plan Local d’Urbanisme).
On doit passer début 2018 au PLU-H qui intègre les politiques de l’habitat et doit permettre d’ajouter un étage aux immeubles ; bref, de densifier l’habitat pour limiter l’étalement urbain. Reste que ce changement de PLU, lent, freine le mouvement.
Au final, donc, 2017 devrait constituer une année de transition, peut-être moins flamboyante que 2016.
Reste que cette forte demande est plutôt une bonne nouvelle, car elle illustre l’attraction de la Métropole. Le revers de la médaille en quelque sorte…